En un mot : j’ai mal à la tête !
Je ne vous parle pas assez de mon boulot. Bon, je ne doute pas du fait qu’il y ait des faits plus divertissants que ceux relatifs au taf mais c’est un stade par lequel vous devez passer de temps en temps. C’est ainsi. Je pressens que vous en avez suffisamment avec vos problèmes quotidiens pour vous préoccuper des miens. Je la ferai donc courte. Ou le plus court possible.
Tout démarre avec un décor, une ambiance. L’open-space éclairé aux néons crus et radioactifs. La lumière pique les yeux, neutralise toute couleur d’origine, les visages sont ternes, les yeux soulignés de poches noires vieillissantes, les bouches désabusées et crispées.
Les sons maintenant. Les tasses à café qui tintent, les touches de clavier martelées, les sonneries de téléphone qui beuglent, les ordinateurs qui suffoquent, les prises de bec à la photocopieuse, la musique qui s’esquive du casque voisin se mélangeant au Youtube exploité à fond les ballons par votre collègue du fond.
Je ne sais pas si c’est particulièrement « français » de se plaindre à propos de sa vie et majoritairement de son travail. Toujours est-il que je n’ai pas rencontré, tout au long de ma courte expérience laborieuse (oui, je suis encore dans la classe « jeunes actifs »), une personne qui ne râle JAMAIS pendant le travail. Qui n’émet aucun soupir, qui ne s’énerve pas contre un client ou contre la lenteur de sa connexion. Qui n’engueule pas la machine à café quand elle fonctionne genre crachin, grosse radine qu’elle peut être parfois.
Une personne qui illuminerait le quotidien de tout chacun de ses ondes merveilleusement positives… En bref, la parfaite candidate au sacrement divin.
Dans ce cas là, je suis l’antéchrist. Non non, n’y voyait rien d’irrévérencieux… Quand j’ai un pépin au travail, j’en veux à la terre entière. A mon boss et manageur, l’excentrique blond qui nous exploite avec candeur, à ma collaboratrice dite « la pimpante », qui me regarde le plus souvent d’un air patient tel un parent d’une grande sagesse face à un enfant capricieux. Parce que oui, quand je râle j’ameute mon environnement immédiat :/ Alors oui, c’est le carnage. J’aime à appeler mes coups de sang ainsi. Vous l’avez bien compris, je suis mauvaise quand au boulot ça va pas
Là intervient Un Geek. Le Bouddha de l’Open-Space. En bref : Confucius est son ami :/ C’est sa réputation. D’un calme olympien, il ne se plaint que très rarement. Et encore, grand max, ce serait plutôt un mouvement d’impatience très fortuit qui passe le plus souvent inaperçu. Un Geek me donne, lors de nos retrouvailles post-carnage, des cours de self-control. Limite pas besoin de faire du yoga. Il dresse mon profil psychologique en speed, et m’annonce d’un air sérieux le pourquoi de cette situation problématique.
Je l’envie parfois. Quand il est dans la peau du Geek zen, je l’imagine dans Battlestar Galactica, maître accompli au sein de son vaisseau. Et moi dans ces cas-là, je suis la météorite capricieuse qui part en sucette :/ C’est concept mais ça s’approche le plus souvent de ça :p